Juliette Drouet à Victor Hugo, 29 mai samedi soir 10h 1850

Le musée conserve 1026 lettres de Juliette Drouet presque exclusivement adressées à Victor Hugo entre 1836 et 1882, soit couvrant toute leur histoire d’amour excepté les trois premières années. Le corpus recensé de cette littérature épistolaire est très impressionnant, plus de 22 000 lettres - avec parfois deux à trois billets par jour - en  cinquante ans de passion. « Restitus », « gribouillis quotidien », « contingent d’amour », Juliette Drouet qualifie son activité d’écriture amoureuse avec un sens certain de la dérision appliqué tout autant à elle-même qu’à son bien-aimé qu’elle adore nommer au gré de son humeur ou de sa fantaisie, « mon doux homme, mon grand Victor, mon vaillant toto » comme dans le quatrième feuillet de cette lettre du 29 mai 1850.

Le dessin du premier feuillet comme ceux dont elle orne parfois ses lettres, enfantin, relatent une scène venant de se passer entre eux. « quelque fatiguée que je sois je ne me coucherai certainement pas sans te faire un peu de Style illustré Juju admirant son chinois devant toto ». Au 2^ème feuillet, elle se montre prête à lui donner son bibelot chinois contre un dessin de sa main ; une requête qui tombera à point puisque dans les mois qui suivront, la fièvre créatrice graphique va saisir Victor Hugo et lui fera réaliser dans la salle à manger de sa compagne ses plus grands dessins.